« Donne au fou mille intelligences, et il ne voudra que la tienne » dit un proverbe arabe.
Quand l’être de lumière commence à planter son jardin, il remarque que son voisin est là à l’épier.
Ce voisin aime donner son avis sur la façon de semer les actions, d’engraisser les pensées, d’arroser les conquêtes.
Si l’être de lumière suivait ces conseils, il finirait par faire un travail qui n’est pas le sien ; le jardin qu’il soignerait alors serait conforme à l’idée du voisin.
Mais un véritable être de lumière sait que chaque jardin a ses mystères, que seule la main patiente du jardinier peut déchiffrer. Aussi préfère-t-il se concentrer sur le soleil, la pluie, les saisons.
Il sait que le fou qui épie par-dessus le mur et donne des conseils sur le jardin d’autrui ne soigne pas ses propres plantes.