Si vous aviez à choisir, préféreriez-vous passer du temps avec un ami qui se nourrit profondément de votre présence, ou un autre qui souhaite vous nourrir de la sienne ?
Préféreriez-vous lire le livre d’un auteur qui écrit par amour de son art, avec l’intention première de savourer au maximum le processus de création, ou celui d’un auteur qui pense surtout à l’expérience qu’il veut faire vivre à ses lecteurs ?
Je ne sais pas pour vous, mais si je devais choisir, j’opterais dans les deux cas pour la première option. J’aurais l’impression d’être beaucoup plus nourrie, même si l’intention de l’autre était plus «égoïste», en théorie.
Quand on commence un projet ou une interaction, il nous semble évident que la meilleure intention est de donner.
Que pourrait-il y avoir de plus élevé ?
Mais, plus j’y pense (et plus je me regarde aller), plus je réalise que c’est plutôt en cultivant l’intention de recevoir profondément qu’on devient vraiment rayonnant et connecté – et donc généreux, sans même avoir à y penser.
Évidemment, je ne définis pas recevoir comme «prendre» ou «essayer d’obtenir quelque chose de l’autre», mais comme être très ouvert et présent.
Je parle de savourer… d’extraire chaque goutte de ce qu’on vit, de mettre la joie en priorité.
Le désir de faire une belle différence est présent en arrière-plan (s’il n’y est pas, on gagne à l’installer), mais dans l’instant, notre attention est d’abord et avant tout à l’intérieur de nous, dans notre propre expérience.
Paradoxalement, c’est à partir de cet espace intérieur qu’on peut réellement avoir l’impact désiré.
Si souvent, l’intention de donner est en réalité une façon déguisée de chercher l’approbation de l’autre (ou la nôtre) – ce qui est complètement humain, mais qui a peu à voir avec le don.
Ou encore, c’est une façon de se cacher dans un rôle, un prétexte pour ne pas avoir à se montrer vulnérable.
Ou une façon de se fuir, parfois… car si on pense à l’autre, on n’est pas pleinement en nous, à faire face aux malaises qu’on préférerait oublier.
On parle généralement de donner et de recevoir comme s’il s’agissait de concepts opposés. Les deux semblent certainement très distincts en surface – car évidemment, on donne un bonbon ou on le reçoit, ce sont deux actions très différentes.
Mais au niveau le plus profond, il n’y a pas vraiment de séparation. On donne comme on reçoit. Il n’y a qu’un cœur ouvert ou un cœur fermé.
Il n’y a que la décision de faire pleinement acte de présence, ou celle de se cacher.
Si vous avez un désir puissant de faire une belle différence – et mon petit doigt me dit que c’est le cas – voyez comment ce serait de vous laisser modeler par l’intention de recevoir avec grande générosité.
Car oui, on peut recevoir avec générosité, aussi. Vous n’aurez peut-être pas l’impression de donner, mais les personnes que vous côtoierez (et celles qui bénéficieront du travail que vous aurez fait dans cet état) se sentiront profondément nourries et inspirées.
Car vous serez pleinement là, pleinement vous.
Et de toutes les choses que vous pourriez donner, la plus grande sera toujours la lumière simple et belle de votre vérité 🙏🏻🙏🏻🙏🏻