Prends ma main

Donne moi la main
Empêche-moi de m’éteindre. Je t’empêcherai de te brûler pour rien aux feux des pilleurs d’épaves.

Efface de ma vie les gestes inutiles, les gestes sans amour.
Il n’y a plus de gestes inutiles quand ils servent à la joie.
« Il était une fois » un lieu où j’aimais à chanter quand j’étais petite, parce qu’un écho chantait avec moi.

Nous serons pareils à des échos.
Je ne me blesserai pas de tes silences. Tu respecteras les miens.

Je ne t’assassinerai pas de « Pourquoi ? ». Tu n’es ni clef ni serrure.
Je ne suis ni charade ni question à résoudre.
Tu es toi. Je suis ce que je suis.
Mettons notre orgueil sur la paille.

Tâchons d’apprendre l’humilité.
Qu’importe les mots. 
Ce que je t’offre aujourd’hui, c’est quelque chose que ni le temps, ni les rides, ni les infirmités ne pourront abîmer.

C’est le don de ceux qui ne peuvent vivre sans aimer.

Prends ma main. Apprenons le chemin qui mène à la tendresse.
Je ne troublerai pas ta musique intérieure.
Ne dis pas que je fais des fausses notes si je ne pense pas comme toi.
Nous sommes vivants en quête de vivants.

Donne-moi ta main. Si tu veux me quitter au coin de la rue, je te quitterai au coin de la rue. C’est promis.
Si tu veux aller plus loin, je t’accompagnerai jusqu’à ce « plus loin ». 
Mais pas au-delà.
Tu n’es pas remorqueur. Je ne suis pas bouée.
Nous allons avec la vie comme le sable, le temps et l’eau : entre source et delta.
Différents et si proches à la fois… »

Simone Conduché



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut