Je pensais souvent à un vieux schéma répétitif dont j’ai de la difficulté à me défaire.
Chaque fois, j’étais déçue de moi-même, avec la désagréable impression d’avoir une énorme montagne à gravir.
Puis, quelque chose m’a sauté aux yeux : j’ai réalisé que oui, ce schéma est assez présent…
mais en réalité, la majeure partie de ma vie et de mon être n’en sont pas touchés.
J’avais l’impression qu’il occupait 90 % du territoire, si je peux dire, alors qu’en réalité c’est plus quelque chose comme 5 %.
C’est fou comment on peut avoir tendance à généraliser, n’est-ce pas?
On manque de patience dans quelques situations, et on se met l’étiquette «impatient» sur le front.
On mange nos émotions quelques fois par semaine ou par mois, et on se déclare «mangeur compulsif».
Un de nos organes est malade, et on se considère Malade avec un M majuscule, alors que seulement une petite partie de notre corps l’est.
Cette façon de voir les choses est compréhensible…
Quand une partie de notre être ou de notre vie fait mal, la douleur semble occuper un espace disproportionné.
Mais on gagne tellement à se ramener aux faits et à voir la réalité exactement telle qu’elle est.
Car je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais plus on perçoit notre problème comme gros, plus il le devient.
Si on se voit comme une personne qui est toujours désorganisée ou toujours anxieuse, eh bien, on aura tendance à le devenir de plus en plus.
L’humain s’organise généralement pour valider la vision qu’il a de lui-même, quelle qu’elle soit.
Et ce n’est certainement pas en se branchant à l’énergie négative d’une situation qu’on le transformera.
Notre première réaction est généralement de vouloir affronter le problème, de le rencontrer face à face et de le surmonter.
Or, parfois, la meilleure approche est plutôt de voir où il n’est pas – de se brancher à l’espace qui n’est pas atteint, et de laisser cette belle énergie agir sur le reste.
Pour chaque moment où on mange compulsivement, il y en a plusieurs où on mange de façon plutôt équilibrée.
Pour chaque centimètre carré qui est en désordre, il y en a plusieurs qui ne le sont pas.
Pour chaque seconde où on est anxieux, il y en a au moins une où on est en paix sans même le réaliser.
Même le problème le plus ancré n’occupe jamais la pleine surface de notre vie – rien n’est jamais complètement noir, il y a toujours un peu de blanc.
Ainsi, vous avez déjà étudié en profondeur cette problématique qui vous suit depuis si longtemps et que vous voulez tant régler.
À partir d’aujourd’hui, peut-être pouvez-vous vous faire le cadeau de voir le blanc, de remarquer tous les espaces qui n’ont pas été touchés et qui sont parfaits tels qu’ils sont.
Car c’est la vérité. Et cette vision plus équilibrée vous aidera grandement à transformer la situation.