Tu lirais les mots précieux, les mots ruisselants, les mots princiers, ceux du désespoir, ceux, les mêmes, de l’espoir.
Tu comprendrais alors.
Tu comprendrais que dans chacun de ces mots, sur chacune de ces pages, il n’aurait été question que de toi, que de cette merveilleuse coïncidence entre toi et l’amour que j’ai pour toi.
Entre toi et ces mots qui sont les miens pour te dire.
Entre toi et ces mots conçus dans la nuit, engendrés par ce désordre qui suit ton entrée en mon âme et qui la pacifie.
Tu comprendrais que tu ne m’as jamais empêché d’écrire.
Tu comprendrais que je n’ai jamais écrit que pour toi, même avant de te connaître, même dans le temps, dans l’immensité sombre du temps précédant notre rencontre.
Dans ce désert.